L' »averse » dont il est question dans le titre de la vidéo est une pluie d’objets, une pluie de néons. La chute, depuis le plafond, des tubes allumés est un orage en négatif, au sens où chaque « éclair », plutôt que de produire de la lumière, plonge un peu plus la salle dans la pénombre. Comme pendant l’orage, les phénomènes lumineux (en l’occurence, l’extinction successive de toutes les sources d’éclairage) précède la déflagration, bris de verre ou grondement du tonerre. La fin de l’un et de l’autre (de l’orage et de la séquence vidéo) est le retour à l’obscurité. La boucle se termine sur un écran noir, marquant la fin provisoire de l’image. Ca n’est pas seulement le « sujet », mais la la pièce elle-même qui s’auto-détruit, en faisant disparaître progressivement la lumière qui permet de la voir. Extrait du texte de Vincent Pécoil, Averse, 2009
A propos de l’artiste
Née à Sion (Suisse) en 1970, Delphine Reist vit et travaille à Genève.
Elle a enseigné à l’ENSBA Lyon de 2006 à 2008, puis à la HEAD à Genève. Parkings, latrines, chantiers, sous-sols, bâtiments administratifs : l’oeuvre de Delphine Reist se déploie généralement dans ces lieux ingrats, sans qualités ni réelle situation et qui échappent de fait à la visibilité convenue de l’art. Là, ses interventions consistent en une mise en mouvement d’objets communs : un baril qui n’en finit pas de rouler, des caddies qui dansent, des voitures qui démarrent toutes seules, des drapeaux qui s’agitent sporadiquement… Un petit théâtre déshumanisé où l’esprit du lieu s’incarne dans une révolte des marchandises standardis