Quand la lumière entre dans la chambre par la fenêtre, elle crée, sur les draps blancs, des profils d’hommes éphémères. Écrivain, photographe, plasticien et cinéaste, Alain Fleischer retourne ici aux thèmes qui le hantent – l’absence, le corps, les traces, la métamorphose – en filmant des ombres qui apparaissent spontanément sur son lit. 

La mise en boucle de courtes séquences est récurrente dans le travail de cette artiste brésilienne, dont la répétition questionne la notion d’un présent infini. Dans Meio cheio, meio vazio (À moitié plein, à moitié vide), elle verse indéfiniment l’eau d’une carafe dans un verre qui reste néanmoins à moitié rempli. Le paradoxe contenu dans ce travail est basé sur notre rapport au temps, explique l’artiste. L’instant est perçu comme une durée grâce à l’utilisation de la mise en boucle de l’image. Il est alors l’expression de ce qui passe et, dans le même temps, de ce qui demeure.

C’est un piège perceptif, qui à l’œuvre dans Uma Árvore (Un arbre), vidéo dans laquelle le rythme binaire de la contraction puis du relâchement des branches d’un arbre évoque le rythme hypnotique d’une lente respiration

Dans ses vidéos, Beatrice Pediconi engendre des formes fluides et vaporeuses, suspendues dans l’eau avec un mélange de substances organiques comme de l’œuf, du miel, de la crème et du sucre. Ces taches lumineuses, souvent accompagnées d’une bande sonore, se métamorphosent et semblent danser, évoquant tour à tour des méduses, un ciel nuageux, de la fumée, des microbes ou la Voie Lactée.