Depuis une dizaine d’années, Aurélien Froment a entrepris une archéologie du visuel sous la forme d’installations, de films et de textes. Son travail pourrait être comparé à une grammaire expérimentale de notre environnement. Des encyclopédies du XVIIIe siècle aux fonds d’écran informatiques, des textes à leurs adaptations par l’image, les sources de Froment sont des outils d’analyse du visuel. Ses œuvres sont ainsi autant de prismes à travers lesquels se décomposent les représentations classiques et modernes du monde. La vidéo intitulée « la tectonique des plaques » met en scène, en plein air et à ciel ouvert, la visite d’une exposition grandeur nature. La campagne traversée par deux personnages rejoint ce que l’on attend traditionnellement du musée : claquemurer, pour ainsi dire, tout l’univers. Aurélien Froment joue de la fiction pour donner à voir les comportements qu’une œuvre ou un paysage induisent, la façon dont on nomme les choses tout comme le temps qu’on prend pour les regarder.