Anne-Sophie Viallon questionne notre rapport au paysage, en y incorporant des bouts de corps, des fragments de visages, des éclats de murs. Reste-t-il paysage ou se détricote-t-il ? Devient-il « état de l’âme » ou chimère improbable, poétique et étrange ? C’est l’aspect hybride du paysage qu’elle aime investir et développer. Ses tableaux, ses dessins, ses objets, de tailles très variées, renferment des énigmes, avec une autre forme de picturalité. Le feutre, la couture, l’acrylique, la gouache, le crayon glissent sur l’épiderme de tissus à motifs très présents, pour en interroger l’histoire et le sens. Anne-Sophie Viallon cherche à outrepasser le dessin sous sa forme classique. Aucun tableau ne possède le même format, et l’accrochage flottant, dé-rythmé, joue avec notre regard organisant une narration entre les œuvres. En occultant les visages, elle suggère de nouvelles formes chimériques, de « possibles » paysages sous l’angle d’une appréhension singulière.