IL EST FATIDIQUE DE DEVINER LE NOM DU NUAGE QUI PASSE AU-DESSUS DE NOS TÊTES, 2021 © Églé VISMANTÉ
Forum d'Urbanisme et d'Architecture 2023
2023
89 Route de Turin, 06300 Nice
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17 NOV
2023 -
au
-
15 DEC
2023
Participation du Forum d’Urbanisme et d’Architecture au Festival OVNi 2023.
Œuvre présentée : IL EST FATIDIQUE DE DEVINER LE NOM DU NUAGE QUI PASSE AU-DESSUS DE NOS TÊTES, 2021 de l’artiste Églé VISMANTÉ, Lituanie/France.
En une entreprise partagée avec d’autres artistes, consistant à s’immerger pour un temps dans un nouvel environnement comme matière à création, Églé Vismanté s’est retirée quelques jours, en 2021, dans une maison isolée de la Vallée de la Vésubie, en quête d’une de ces plongées dans la nature qui nourrissent son travail.
Ainsi qu’il arrive parfois que des occurrences fortuites puissent conditionner une situation par une forme d’effet papillon, il se trouve qu’à peu de distance de ce cadre serein se trouvait un territoire rendu méconnaissable par la tempête Alex l’année précédente, et en particulier une maison éventrée dans un paysage devenu littéralement lunaire, dont l’image médiatisée ad nauseam avait alors accédé au rang de symbole.
Cette rencontre née du hasard a finalement décidé d’un projet : celui de documenter le lieu par la photographie, puis de traiter les prises de vue par un outil de représentation 3D habituellement réservé aux architectes et aux acteurs de la construction, réputé peu propice à la fantaisie et pourtant mis ici au service d’une intention artistique.
À travers ce détournement technique, et en partant de la simple maison alors restituée en volume, une étrange liberté se saisit de ce bâti résiduel émergeant d’un paysage tellurique, et que la bouche dévorante des éléments déchaînés a irrémédiablement entremêlé avec la matière du sol précipité des montagnes. N’était-ce la douceur du mouvement des formes, allié à une création sonore millimétrée, il y aurait du Golem en puissance derrière ce morphing qui nous entraine de la surface construite des hommes vers un monde souterrain entre le minéral et le végétal, dont nous sommes extirpés des entrelacs par une ultime échappée vers les étoiles agissant comme un Léthé. Bien qu’à la fois au cœur de l’intrigue et acteurs de cette fiction plastique, l’architecture et le paysage atteignent avec ce regard d’artiste à une autre dimension, entraînés dans une cosmogonie bien plus vaste qui les met en résonance avec la fabrication des mondes1.
Églé VISMANTÉ, née à Vilnius en 1990, est une artiste plasticienne d’origine lituanienne.
Elle a obtenu son diplôme national d’arts plastiques (DNAP) à la Villa Arson en 2016, puis elle a poursuivi ses études à l’Université Côte d’Azur, où elle s’est spécialisée en multimédia appliqué.
En 2017, elle a été lauréate de la bourse de la Fondation Francis Bacon et a eu l’opportunité d’exposer son travail dans des galeries et divers festivals vidéo en France.
Ayant grandi dans un environnement naturel tout en étant imprégnée de l’héritage industriel, Eglé Vismanté apporte sa vision du monde à travers sa pratique artistique. Celle-ci se concentre principalement sur le dessin et la vidéo, et interroge la condition d’être vivant dans un monde profondément marqué par l’anthropocène, où l’humanité manipule et altère continuellement son environnement.
Pour elle, son travail constitue une tentative de réenchanter le monde, cherchant à y découvrir une poésie qu’elle utilise pour aborder des questions contemporaines. Ses créations se concentrent principalement sur les paysages naturels et ceux transformés par l’urbanisation, ainsi que sur la vie en général.
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1, en un lointain rappel des Manières de faire des mondes de Nelson Goodman