Edito 2023

Les œuvres vidéo présentées depuis les débuts du Festival OVNi, sont autant de lucioles qui parlent une langue qui nous manque. Nous souhaitons une programmation qui nous fasse passer la tête à travers la nuit et les tumultes. Chacune des invitations artistiques est une manière d’apprendre à reconnaître le murmure des mondes visibles et invisibles, d’imaginer des constellations dont seuls les artistes ont les clefs.

“The Whisper of the Stars”* traduit le frémissement de cette 9^e édition d’OVNi, l’année qui symboliquement marque 60 ans d’art vidéo.

Les propositions faites au public par le Festival et ses partenaires à l’occasion de cette nouvelle édition traduisent le pouvoir inventif de la vidéo dans la création, la description et le décryptage des expériences des mondes. Quel que soit leur horizon performatif, les points de vue des artistes partagent la révélation de nos modes d’existence. Les caractéristiques de leur voix composent des agencements qui nous permettent d’accéder par l’ordinaire à l’extra-ordinaire.

OVNi est ce lieu où toutes les initiatives privées et publiques, nationales et internationales se rencontrent pour diffuser et défendre la création, celle de l’art vidéo, et accompagner les artistes, que leurs voix soient tonitruantes, murmurées ou silencieuses.

Nathalie Amae

Notes
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*L’expression “The Whisper of the Stars” est issue de la mythologie astrale de Yakutia. Une jeune chamane aurait accompli un rite afin de créer les constellations pour sauver son peuple du souffle froid de la nuit. Or, celui-ci donne lieu à des phénomènes étonnants. Lorsque la parole humaine ou le souffle de la terre bruissent dans l‘air à moins 40°C, ils se cristallisent, restent un moment en suspension et choient. A l’instant où ils touchent le sol se crée un tintement que les Yakutes appellent « le murmure des étoiles ». Au-delà de 50°C, c’est un rugissement entre les oreilles apparenté au son spirituel intérieur qui fait entendre « le bruit du silence ». Les Yakutes, originellement appelés “Sakha” ou Saxa, sont originaires de l'Altaï. Leur territoire (République autonome de Sakha, situé en Sibérie orientale dans le bassin central de la Lena) a connu l’usage de bombes nucléaires pour une déforestation intense, la création de retenues d’eau pour les mines de diamants et la stérilisation de celle-ci en aval. Dans cette région-là, le pergélisol y est l’indicateur des bouleversements climatiques.