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Palais Lascaris

Still Life Nature morte, 1970–1971 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp
Still Life Nature morte, 1970–1971 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp

Palais Lascaris

2024

L’ombre, le reflet, l’écho*
Quand le MAMAC s’installe chez les Lascaris

 

15 novembre 2024 – 7 avril 2025

Vernissage le jeudi 14 novembre à 18h

 

Une exposition organisée par le Palais Lascaris et le

MAMAC Près de chez vous
Commissariat : Rébecca François et Elsa Puharre

 

Avec : Laurence Aëgerter, Marion Baruch, Barbara et Michael Leisgen, Natacha Lesueur, Béatrice Cussol, Liz Magor, Robert Malaval, Ernest Pignon-Ernest, Dorothée Selz et Antoni Miralda

Plusieurs dessins, photographies et sculptures issus des collections du MAMAC s’installent dans les appartements du Palais Lascaris avec en point d’orgue une invitation faite à l’artiste Laurence Aëgerter pour une commande et une installation spécifiques. Les œuvres contemporaines qui s’immiscent dans cet édifice baroque chargé d’Histoire évoquent le monde « réel et son double** » en écho aux écrits du philosophe français Clément Rosset. C’est ainsi qu’au milieu du mobilier, des tapisseries, des instruments de musique, se dévoile un univers fait de reflets, d’échappées miraculeuses et de rêves inaccessibles.

 

Barbara et Michael Leisgen se rencontrent à l’Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe où ils étudient entre 1963 et 1969. Elle était peintre, il était sculpteur. En 1970, tous deux décident d’abandonner leur pratique respective pour accomplir un travail de photographie à quatre mains puis de vidéo. Dès les années 1970, les premiers travaux de Barbara & Michael Leisgen se placent en contrepoint de la photographie objective allemande de Düsseldorf initiée par les Becher, visant à privilégier le conceptuel sur le visuel. Intéressés à créer des images qui fassent écho aux mythes fondateurs et à la culture classique, les Leisgen interrogent la notion de mimesis et élaborent un langage plastique en référence à la nature. Leurs images, réminiscentes des visions du courant romantique allemand et notamment des peintures de Caspar David Friedrich, mettent en scène le corps de Barbara en dialogue avec le paysage. Plus confidentielle, leur œuvre vidéo expérimente la notion de mimesis, les effets de surface, de miroir, de transparence mais aussi la question de la temporalité, autant de champs caractéristiques de l’art vidéo au début des années 1970. Ces œuvres, rarement montrées, soulignent la singularité de leur démarche conceptuelle, incarnée et poétique.

Still Life Nature morte, 1970–1971 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp
Still Life Nature morte, 1970–1971 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp

Barbara et Michael Leisgen

Still Life Nature morte

Vidéo - 10’’49 - noir & blanc

Créée en 1970-71, l’œuvre vidéo Still Life (10 : 49 min, noir et blanc, audio) explore l’idée et la perception de la nature et du paysage tout en réfléchissant aux possibilités de les représenter par le biais de la photographie et de la vidéo. Accompagnée de chants d’oiseaux, la vidéo montre d’abord un paysage à travers un seul réglage de caméra pendant de longues minutes. Après environ sept minutes, la caméra fait un zoom arrière, les cris d’oiseaux se taisent et le réglage prend désormais en compte le cadre qui entoure le paysage, révélant qu’il s’agit d’une représentation. Le spectacle de la nature se révèle être une illusion, l’enregistrement vidéo perçu du paysage s’avère être une représentation encadrée dans un salon. Still Life est un excellent exemple de la manière dont le duo d’artistes cherche toujours à réfléchir sur les médias qu’il utilise. Juxtaposant les médias de la photographie et de la vidéo, cette œuvre joue avec l’aspect du temps et les composantes audio qui font ressembler la photographie à une vidéo, et élucide l’idée que les photographies et les images vidéo ne peuvent jamais rendre une vérité objective, mais qu’elles peuvent générer l’illusion de rendre la réalité, et qu’elles sont capables de tromper le spectateur.

The Never Ending Water, 1974 - 1975 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp
The Never Ending Water, 1974 - 1975 © Barbara et Michael Leisgen/Adagp

Barbara et Michael Leisgen

The Never Ending Water

Vidéo - 11’’56 - noir & blanc

Dans cette vidéo, Barbara Leisgen apparaît de dos, et sa silhouette se reflète dans l’eau. Elle est d’abord à peine reconnaissable au milieu des vagues, mais à mesure que la surface s’aplanit, les contours de la figure apparaissent de plus en plus clairement. Barbara Leisgen bouge en fonction du mouvement de l’eau qui coule. Ses bras tendus tournoient, puis ses mouvements ralentissent progressivement à mesure que l’eau se calme. À la fin de la vidéo, ne reste qu’une légère ondulation à peine visible à la surface, elle positionne alors paisiblement ses bras le long du corps. Le duo d’artistes démontre ici l’unité entre la nature, le corps et la caméra. Une allusion à la mythologie grecque est présente avec le reflet du personnage dans l’eau en référence à Narcisse. L’expérimentation des surfaces, des effets de miroir et l’exploration de la transparence sont caractéristiques de l’art vidéo au début des années 1970. À la même époque, Gino Di Dominicis tente de défier la nature et d’en changer les lois physiques en exerçant sur elle un potentiel d’actions provocatrices tragi-comiques, comme battre des bras pour s’envoler du haut d’une colline ou obtenir une onde carrée à la surface de l’eau en jetant des cailloux.