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Hôtel WindsoR

Flowers blooming in our throats, 2020 © Eva Giolo
Flowers blooming in our throats, 2020 © Eva Giolo

Cosmopolis 2023

2023

11 rue Dalpozzo, 06000 Nice

Ce Projet réunit des instituts culturels étrangers (sous l’égide du FICEP), Services culturels d’Ambassades et de Consulats, Fondations et centres culturels internationaux. Il est un héritage de la tradition cosmopolite de la ville de Nice et un hommage à la revue mensuelle internationale et multilingue Cosmopolis fondée en 1896. Il est à l’image de l’élan qui a initié le festival OVNi, généreux, propice aux découvertes et aux rencontres. Il est porté également par la qualité des échanges entre les artistes, les artistes et les professionnels et un public qui apprécie d’être surpris.

 

L’Hôtel WindsoR accueille ce Projet et Prix Cosmopolis qui récompense la création internationale.

 

 

DROP SPIKE © Leticia Ramos / Vue d'exposition © JM Lebeaupin
DROP SPIKE © Leticia Ramos / Vue d'exposition © JM Lebeaupin

PRIX COSMOPOLIS 2023

Lauréats 2023 :

 

Prix soutenu par le Centre de Haute Énergie de Nice (CHE) à hauteur de 5000 euros

 

1er Prix : Leticia Ramos (Portugal / Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France)

DROP SPIKE, 2023

 

Coup de cœur du Jury : Liza Ambrossio (Institut culturel du Mexique en France)

VER TANTO Y ESTAR TAN CIEGO, 2023

 

Pays représentés : 

 
Suède – Institut suédois, Curator FilmForm               
Portugal – Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France
Belgique – CWB Centre Wallonie Bruxelles
Mexique – Institut culturel du Mexique en France
Grèce – Centre Culturel Hellénique
Luxembourg – Mission culturelle du Luxembourg en France & Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain
Lituanie – YSL Contemporary Art Projects
Ukraine – Institut ukrainien en France
 

Membres du jury :

 

Président de JURY : François Michaud, conservateur à la Fondation Louis Vuitton
Guillaume de Sardes, chargé du développement du Nouveau Musée National de Monaco 
François Fauchon, collectionneur
Enrique Ramirez, artiste, photographe, cinéaste
Florence Reckinger, présidente des Amis des Musées d’art et d’histoire du Luxembourg, présidente de Lët’z Arles
Jean-François Rettig, co-directeur des Rencontres Internationales Paris/Berlin

 

 


 

L’hôtel WindsoR accueille cette année à nouveau le projet Cosmopolis initié en 2021 qui réunit Instituts culturels étrangers (sous l’égide du FICEP), Centres culturels internationaux, fondations et associations internationales.

 

L’objectif : promouvoir et valoriser les artistes internationaux.

 


 
 
VER TANTO Y ESTAR TAN CIEGO, 2023 © Liza Ambrossio
VER TANTO Y ESTAR TAN CIEGO, 2023 © Liza Ambrossio

Liza Ambrossio

VER TANTO Y ESTAR TAN CIEGO

2023 - 30' - Couleur

Institut culturel du Mexique en France

 

Direction : Liza Ambrossio

Production : Ville de Logroño, Espagne

 

« J’ai le sentiment que pour être vraiment libre, il faut voir son père mourir et tuer sa mère. »

 

À travers une intrigue psychédélique, ce film d’une durée de 30 minutes décompose le processus créatif de l’œuvre multidisciplinaire d’Ambrossio. Sa propre voix guide le spectateur à travers une exploration temporelle, spatiale et conceptuelle de sa folie autocritique.

Liza Ambrossio (Mexico, 1993) est une artiste pluridisciplinaire, cinéaste et militante des droits des femmes, d’origine franco-mexicaine, résidant et travaillant entre la France, l’Espagne et le Mexique. Elle a amorcé son parcours artistique à l’âge de seize ans en sollicitant une ancienne domestique de la maison maternelle pour dérober des photographies des albums de famille. Elle cherchait des indices d’un passé sombre qui semblait dépourvu de preuves. Parallèlement, à Mexico, sa ville natale, Ambrossio met en scène son passage de l’adolescence à l’âge adulte, explorant des stratégies pour survivre à distance au cours d’un processus tumultueux d’émancipation vis-à-vis de sa famille. Ambrossio entreprend un voyage de découverte psychique et physiologique marqué par des perturbations, de la magie, des traumatismes, des rêves et des visions. Au cours de ces moments, elle réalise que l’enfer intérieur renferme les mêmes tourments que ceux qui éclatent à l’extérieur.

Flowers blooming in our throats, 2020 © Eva Giolo
Flowers blooming in our throats, 2020 © Eva Giolo

Eva Giolo

Flowers blooming in our throats

2020 - 08'37" - Couleur

CWB Centre Wallonie Bruxelles

 

Filmé en 16 mm juste après le confinement provoqué par COVID-19, Flowers blooming in our throats est un portrait intime et poétique des équilibres fragiles qui régissent la vie quotidienne dans un cadre domestique. L’artiste filme un groupe d’amis dans leur propre maison, accomplissant diverses petites actions selon ses instructions. Giolo choisit de parcourir une ligne mouvante où les gestes restent symboliquement ambigus, exprimant une violence qui n’est pas immédiatement reconnaissable. Les mains tentent de soutenir ou de fuir, mais aussi de saisir ou de frapper, dans un subtil entrelacement de sons et de références qui ajoute au sentiment de tension et de malaise du spectateur. Un dialogue de gestes, fait de séquences visuelles répétées où le temps est rythmé par la rotation d’une petite toupie, aussi instable et précaire que l’équilibre d’une relation. L’artiste utilise à plusieurs reprises un filtre rouge sur son objectif, créant un dispositif conceptuel qui s’appuie sur un élément d’abstraction pour dissimuler et transfigurer l’image. L’insertion mécanique du filtre sur l’objectif devient ainsi la simulation d’un acte violent, modifiant immédiatement la façon dont nous percevons et nous nous souvenons d’une action que nous avons déjà vue. Cette coexistence des opposés se retrouve également dans le titre, qui suggère métaphoriquement comment la beauté d’un phénomène naturel – et implicitement l’amour – peut se transformer en une force suffocante.

THE GAME, 2022 © Lisa Kohl
THE GAME, 2022 © Lisa Kohl

Lisa Kohl

THE GAME

2022 - 07'48" - Couleur

Mission culturelle du Luxembourg en France

Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain

 

Lisa Kohl vit et travaille entre le Luxembourg et l’Allemagne. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels – La Cambre, Bruxelles (BE), l’artiste a développé une pratique artistique qui prend différentes formes : médias numériques, installations spatiales, recherches sur le terrain, documentation, mise en scène et poésie. Sa combinaison d’expressions photographiques et cinématographiques, plastiques et auditives a récemment été récompensée par le Prix d’Art Robert Schuman 2023 (LU). Son travail a fait partie des expositions Rethinking Identity – Rethinking Landscape du Mois Européen de la Photographie 2023, au Cerclé Cité, Luxembourg (LU), au Palazzo  Fortuny et à la galerie Bugno, Venise (IT). En 2022, Lisa Kohl a été en résidence à la Künstlerhaus Bethanien à Berlin (DE), où elle a présenté son projet BLINDSPOT – subventionné par Kultur | lx Arts Council Luxembourg. Elle a été sélectionnée par la commissaire Margot Delalande, 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine (FR), pour Focus Visual Arts au Casino – Forum d’Art Contemporain (LU, 2022). En 2021, son projet ERRE a été présenté aux Rencontres de la Photographie d’Arles (FR) et à la Konschthal – Espace d’art contemporain par Lët’z Arles (LU). L’artiste a reçu le Prix Pierre Werner (LU) en 2020 et a été nominée pour le Prix Edward Steichen (LU) en 2022. Elle a obtenu sa première résidence en 2018 à la Villa Aurora & Thomas Mann House à Los Angeles (USA). 

 

La vidéo THE GAME met en lumière les luttes des personnes ayant vécu des expériences de migration à travers l’esthétique du jeu. Les itinéraires de fuite sont montrés sur un smartphone du point de vue d’un jeune Afghan. L’appareil rappelle une console de jeu VR. Dans la voix off, on entend le protagoniste décrire les différentes formes de fuite et de refoulement qu’il a personnellement vécues. Un sentiment subtil de menace et de tension sous-tend son récit.

 

 

THE LINE, 2019 © Lisa Kohl
THE LINE, 2019 © Lisa Kohl

Lisa Kohl

THE LINE

2019 - 06' - Couleur

Mission culturelle du Luxembourg en France

Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain

 

L’installation audiovisuelle THE LINE, enregistrée à la frontière américano-mexicaine à Tijuana, montre la perspective d’un drone. Visuellement, elle crée une division de l’image, une frontière. Cette vue à vol d’oiseau vise à évoquer la surveillance divine et le pouvoir. Le rythme répétitif et méditatif des vagues est accompagné d’une voix off qui parle d’identité, de patrie, de franchissement des frontières, de futilité et d’espoir.

Bathers leaving the astoria pool, 2022 © Dimitra Kondylatou
Bathers leaving the astoria pool, 2022 © Dimitra Kondylatou

Dimitra Kondylatou

Bathers leaving the astoria pool

2022 - 04'48" - Couleur

Centre Culturel Hellénique

 

Cette vidéo a été tournée dans la piscine d’Astoria, le dernier week-end de la saison estivale 2022 des piscines en plein air de New York. Elle enregistre l’agencement de l’espace, les infrastructures et les activités (de loisir) autour et dans l’eau. La musique et le montage interviennent dans cette scène quotidienne et dans les performances qui s’y déroulent, jusqu’à ce que la piscine ferme pour la journée et pour la saison. Loin de créer des associations avec des personnages spécifiques, l’angle de la caméra et le flou de l’image permettent une observation générale des mouvements, des activités, des rôles et des relations des personnes, tout en commentant la politique et l’éthique du tournage dans l’espace public.
Son titre fait référence au premier film des frères Lumière, « Les ouvriers sortant de l’usine Lumière », et est ici associé à l’organisation moderniste – antérieure à la création du film de Lumière – d’une journée en « trois huit » – 8 heures de travail, 8 heures de loisir et 8 heures de sommeil – qui impliquait la planification d’espaces spécifiques pour les loisirs, à l’échelle internationale. L’un d’entre eux était la piscine Astoria, la plus grande des onze piscines WPA (Works Progress Administration) construites à New York en 1936.

Drawing for Bellevue Estate, 2018 © Santiago Mostyn
Drawing for Bellevue Estate, 2018 © Santiago Mostyn

Santiago Mostyn

Drawing for Bellevue Estate

2018 - 12' - Couleur

Institut culturel Suédois / FilmForm

 

Drawing for Bellevue Estate a été tourné à Tobago, une île qui joue un rôle unique dans le développement de l’imaginaire tropical, puisqu’elle a servi de décor à Daniel Defoe pour Robinson Crusoé (1719), le premier roman de fiction réaliste en langue anglaise.
Une partie du film montre le plus grand cotonnier à soie de l’île, célèbre pour la légende de Gang Gang Sarah, une « sorcière esclave africaine » qui a grimpé sur cet arbre sacré et a tenté de rentrer chez elle en Afrique, sans se rendre compte qu’elle avait perdu ses pouvoirs de vol après avoir mangé du sel. Le film suit également quatre hommes qui se frayent un chemin dans la jungle, en prenant des mesures, en s’appelant les uns les autres et en s’attelant à une tâche qui s’apparente à une sorte de revendication territoriale ou de marquage de territoire. Ces deux événements, juxtaposés, deviennent le portrait d’un paysage où se sont enracinées des mythologies personnelles et historiques.

 

Santiago Mostyn (né à San Francisco) est un artiste dont la pratique met l’accent sur les enchevêtrements narratifs à la recherche de nouvelles compréhensions du lieu, à la fois dans un sens culturel et psychique. Mostyn s’intéresse depuis longtemps à l’interaction entre la musique, la narration et le moi incarné, avec des œuvres qui se manifestent sous forme de films, d’expositions et de projets curatoriaux.

DROP SPIKE Work in Progress, 2021 © Leticia Ramos
DROP SPIKE Work in Progress, 2021 © Leticia Ramos

Leticia Ramos

DROP SPIKE

2023 - 05'07" - Couleur

Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France (Portugal)

 

Depuis le début de sa carrière, au début des années 2000, Leticia Ramos cultive un intérêt particulier pour les procédures et l’évolution de la photographie et des techniques cinématographiques. Ses projets de recherche explorent les aspects matériels, historiques et conceptuels de la création d’images et la manière dont elle façonne et interfère avec notre perception de la réalité. À la manière d’un scientifique empirique, Ramos développe pour chaque projet toutes sortes de dispositifs et de machines de capture d’images qui l’aident à générer des images et à construire des récits qui vont au-delà de ce qu’une caméra existante ou un lexique cinématographique donné peut réaliser. Qu’il s’agisse d’émulsions expérimentales, de sténopés artisanaux, de microfilms ou d’appareils à rayons X, les dispositifs prototypiques et les méthodes inventées de Ramos sont souvent le pont entre des histoires anciennes et inventées, des expériences scientifiques, des événements naturels et sociopolitiques. Plus récemment, elle a consacré ses recherches à l’environnement et aux catastrophes climatiques, en s’inspirant toujours de la fabulation spéculative, du mysticisme et de la science-fiction comme points de départ et d’arrivée. comme points de départ et d’arrivée.
Ses œuvres ont été exposées dans des espaces tels que la Tate Modern, l’Institut Moreira Salles Itaú Cultural, Fundação Iberê Camargo, Berardo Collection Museum,CAPC Musée d’art contemporain (Bordeaux), Pivô Art Center. Ses œuvres figurent dans Kadist, Fundación Botin, Novo Musee de Mônaco, Museum of Modern Art de São Paulo, Pinacothèque, etc. Musée d’art moderne de São Paulo, Pinacoteca do Estado de São Paulo et Itau Cultural.

 

DropSpike fait partie d’un projet intitulé STORIES OF THE END OF THE WORLD [Histoires de la fin du monde]. Le projet sera composé de 5 films de science-fiction. Chacun de ces films se déroule dans une partie différente du monde où le changement climatique modifie le paysage.
Le film de science-fiction se déroule en 2044 lorsque de mystérieuses sphères apparaissent dans cinq paysages différents du globe, dont l’une est le LAC LEMAN, à proximité de la centrale électrique abandonnée, l’usine de Chavalon. Ces objets commencent à apparaître en raison de la fonte accélérée des glaces polaires, qui affecte les paysages du monde entier. Le film étudie les événements en créant des spéculations sur ces apparitions qui ont une particularité : elles ne peuvent pas être capturées par des caméras, seulement par des yeux humains. Le film comprend trois images de paysages et des maquettes produites en studio. Pour réaliser le film, l’artiste a fabriqué une machine spéciale de time-lapse avec Arduino et une caméra Bolex 16 mm.

UNSTABLE CONNECTIONS, 2022 © Oleksandr Sirous
UNSTABLE CONNECTIONS, 2022 © Oleksandr Sirous

Oleksandr Sirous

UNSTABLE CONNECTIONS - Oleksandr Sirous

2022 - Couleur

Institut ukrainien en France

 

Oleksandr Sirous a étudié à l’école d’art de Kharkiv et à l’académie du design et des arts (2011-2014) à Kharkiv (ua). influencée par une formation en animation et en bande dessinée, la pratique de sirous tourne autour des médias et du son, explorant les ensembles de big data et les modes d’interaction dans les environnements web. son travail récent se penche sur les espaces aériens et la culture des jeux vidéo, cherchant à développer de nouvelles approches de la communication et de la narration.

 

unstable connections documentation (2022) examine le terrarium en tant qu’espace spéculatif pour aborder des réflexions sur la communauté, la survie et la transformation. l’installation vidéo à l’espace de projet basis est la documentation d’un ancien travail participatif, unstable connections (2022), et présente des fragments et des reliques de ce projet initial sous la forme d’une projection vidéo ainsi que d’objets imprimés en 3d. Les visiteurs ont pu accéder à un terrarium virtuel et traduire des phrases en éléments naturels. Cette parcelle de terre imaginaire a été conçue comme un terrain de naissance et de renouvellement ; un espace pour faire croître des idées au-delà des mots, en formant de nouveaux chemins d’union et en dépassant les limites du langage parlé lorsqu’il s’agit de partager des expériences vécues et peut-être des souvenirs traumatisants.

Ben et Una, 2023 © Audra Vau
Ben et Una, 2023 © Audra Vau

Audra Vau

Ben et Una

2023 - Couleur

VšI Šiuolaikiniai meno projektai / Contemporary Art Projects by Julia Palmeirao Lituanie

 

Audra Vau est née en 1970 en Lituanie et travaille en Europe.
Dr. K. Ciurlionis École d’Art, Vilnius, Lituanie.
L’artiste a exposé plusieurs fois au Centre d’art contemporain de Vilnius (2010, 2012), au Centre Jonas Mekas de Vilnius (2011), à la Galerie Christine König, à Vienne (2013), à la Galerie Max Lust de Vienne en 2015 avec Michael Hoepfner (Autriche), Sonia Leimer (Italie), Olivier Richon (Suisse). Audra Vau a participé à l’exposition «Edge of Chaos» avec Gianluca Malgeri (Italie), LaToya Frazier (USA) et Egle Rake (Lituanie), sous la direction de Vita Zaman et Nicola Vassell, à la Biennale de Venise en 2015. En 2017 elle a participé à l’exposition groupe «Mon Histoire» et Vilnius Art Fair. A ce jour, en 2018, Audra Vau a participé à l’exposition à la Galerie Rooster (Lituanie) et Vilnius Art Fair.

 

FR

2020, Nice.

« Il y a des gens que vous rencontrez et ressentez instantanément cette sensation magique, comme si vous les connaissiez depuis toujours. Vous l’avez toujours su… Le sentiment de confiance est souvent intuitif, comme celui d’un animal. Je suis très heureuse et reconnaissante d’avoir été acceptée pour participer au jeu commun, ne serait-ce qu’un bref moment, dans le studio de Ben lorsque Ben et Una m’ont permis d’être l’opérateur et de capturer leur point de vue, un moment magique figé dans le temps.
Je tiens à exprimer ma gratitude à mon amie et réalisatrice Aušra Lukošiūnienė, grâce à qui j’ai eu l’opportunité de rencontrer Ben et Una. » – Audra Vau

Jonas Mekas. Poet never sleeps, 2017 © Audra Vau
Jonas Mekas. Poet never sleeps, 2017 © Audra Vau

Audra Vau

Jonas Mekas. Poet never sleeps

2017 - 03'14" - Couleur

VšI Šiuolaikiniai meno projektai / Contemporary Art Projects by Julia Palmeirao Lituanie

 

Productrice du projet Lukrecija Vaupsaite-Feutry

 

Dans le domaine artistique, Jonas Mekas est une figure énigmatique, et ses rencontres avec Audra Vau n’ont jamais manqué de laisser une impression durable – une impression qui persiste comme un sentiment de rencontres non réalisées. Des personnes d’un tel calibre sont presque inaccessibles, ce qui rend presque impossible d' »être avec » elles, sans laisser de place à l’intimité ou à la chaleur. Par conséquent, l’idée principale du portrait vidéo était de donner l’occasion à tous les spectateurs de se retrouver face à face avec cet artiste puissant, ce qui signifie que même si de nombreuses personnes regardent cette œuvre simultanément, Jonas regarde chacune d’entre elles individuellement.
Audra Vau, guidée par le concept central qui sous-tend le portrait vidéo, crée habilement l’illusion que, même au milieu d’un public collectif, Jonas Mekas possède une capacité extraordinaire à donner à chaque individu l’impression qu’il s’adresse à lui personnellement. C’est comme si la seule force de son regard traversait l’auditorium bondé et s’enfonçait dans le cœur et l’esprit de ceux qui le regardent.

Dans l’univers de Jonas Mekas, c’est comme si les ombres des piétons, des bus et de la ville elle-même « dérivaient » sur sa « toile » cinématographique. La caméra, qui agit comme un intermédiaire entre lui et le monde, crée l’illusion étrange qu’il n’est pas un objet passif à observer, mais un chef d’orchestre qui orchestre la scène elle-même. Lorsque votre regard se fixe sur lui, vous vous transformez en participant à sa vidéo, attiré dans son monde. La caméra, intermédiaire entre l’artiste et le monde, joue un rôle central dans la création d’une illusion déconcertante. En sa présence, le public passe du statut de simple spectateur à celui de participant actif à un tableau vivant.
Cette présentation vidéo est empreinte d’une profonde intimité. L’intensité du regard de Jonas Mekas, sa connexion silencieuse et inébranlable avec chaque spectateur, laissent une marque indélébile. Cette intimité, projetée sur le public, engendre une sensation étrange et presque extra-terrestre. Elle brouille les frontières conventionnelles entre l’observateur et l’observé, invitant le public dans un espace où il n’est pas un simple spectateur, mais un participant actif au lien profond et intime forgé par l’art de Mekas. À travers l’objectif de Mekas, l’observateur devient une partie de l’observé.

Dans ce monde énigmatique créé par Mekas, les frontières entre l’artiste et le public, le créateur et la création, se dissolvent dans une fusion harmonieuse, où l’art et la vie se croisent. C’est une exploration de la profondeur et de la complexité de la connexion humaine, un rappel vivant que, même au milieu d’une salle bondée, on peut se retrouver plongé dans une danse intime avec l’âme d’un artiste.
Dans ce portrait vidéo, Audra Vau crée l’illusion que même après la disparition de l’auteur, son héritage créatif perdure. Peu importe ce qui se passe autour de lui, Jonas Mekas continue de filmer, de filmer et de filmer…

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Jonas Mekas – cinéaste, artiste et conservateur lituanien-américain, souvent considéré comme le parrain du cinéma d’avant-garde américain. Il a vécu et travaillé à New York (24 décembre 1922 à Semeniškiai, paroisse de Papilys – 23 janvier 2019 à New York, États-Unis).

Stagnation, 2015 © Audra Vau
Stagnation, 2015 © Audra Vau

Audra Vau

Stagnation

2015 - 03' - Couleur

VšI Šiuolaikiniai meno projektai / Contemporary Art Projects by Julia Palmeirao Lituanie

 

L’œuvre « Stagnation » d’Audra Vau, qui donne à réfléchir, nous plonge dans le profond sentiment d’aliénation qui caractérise notre monde moderne. Bien que nous vivions à une époque de connectivité technologique sans précédent, nous nous trouvons souvent éloignés et détachés les uns des autres dans le domaine physique. Cette aliénation omniprésente résulte d’une absence notable d’interactions humaines authentiques, d’une diminution de la capacité à nouer des liens émotionnels profonds et d’une dépendance excessive à l’égard des échanges superficiels en ligne.
Le thème central tourne autour de la perte de connexion, et cette perte s’opère à de multiples niveaux. Il ne s’agit pas seulement de l’incapacité des gens à s’engager les uns avec les autres à un niveau personnel, mais aussi de leur détachement du monde naturel qui les entoure. La métaphore de l’eau en mouvement symbolise le flux incessant de la vie, des expériences et des émotions qui continuent à passer à côté de nous alors que nous restons inconscients de leur importance.

De nombreuses personnes préfèrent désormais la communication virtuelle aux interactions en face à face, ce qui entraîne une rupture des liens humains authentiques. Les plateformes de médias sociaux, bien qu’elles offrent un semblant de connexion, peuvent paradoxalement isoler les individus du monde réel.

À mesure que les gens deviennent de plus en plus égocentriques et détachés les uns des autres, ils commencent à perdre leur capacité d’empathie. À une époque où l’empathie et la compréhension sont essentielles pour établir des relations constructives et relever les défis de la société, cette déconnexion émotionnelle est lourde de conséquences.
Dans l’installation vidéo « Stagnation », nous voyons un océan fluctuant et entendons des rires d’enfants – comme si cela nous ramenait aux souvenirs agréables et insouciants des étés de l’enfance. L’évocation des rires d’enfants et des souvenirs nostalgiques des étés insouciants de l’enfance implique une profonde nostalgie pour des temps plus simples et plus authentiques. Elle souligne l’aspiration à un retour à des interactions humaines authentiques et à une connexion plus profonde avec le monde qui nous entoure.
En fin de compte, « Stagnation » est une mise en garde contre les conséquences négatives potentielles de la trajectoire actuelle de notre société. Il suggère que si nous persistons à donner la priorité à l’égocentrisme, aux interactions virtuelles et au détachement émotionnel, nous risquons de perdre le contact avec l’essence de la vie, l’empathie et notre capacité à forger des liens significatifs les uns avec les autres.
En substance, « Stagnation » nous invite à réfléchir à ces questions cruciales et à leurs implications pour nos vies personnelles et la société dans son ensemble.

 

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Audra Vau est une créatrice d’art transdisciplinaire lituanienne. Elle a commencé sa carrière en tant que photographe et a rejoint en 2000 le monde de l’art contemporain en tant que créatrice de photographies, d’art vidéo et de sculptures. L’artiste crée, travaille et vit non seulement en Lituanie, mais aussi à Londres et à Paris. Audra est également productrice de films, directrice artistique et actrice, l’une des fondatrices du festival du film « She Lives » à Londres.

 

Dans son travail, Audra se plonge dans l’analyse de l’extinction/destruction humaine et dans l’analyse de l’idée de la performativité de la nature et du paysage. L’artiste a exposé son travail à plusieurs reprises en Lituanie et à l’étranger. Elle a participé à l’exposition Edge of Chaos avec Gianluca Malgeri (Italie) et LaToya Frazier (États-Unis), organisée par Vita Zaman et Nicola Vassell, en 2015 à la Biennale de Venise. C’est la première fois que des artistes des pays baltes ont été présentés dans le programme des événements parallèles à Venise. Cette exposition a été incluse dans les 12 événements artistiques à ne pas manquer.

 

En 2012, le film « Emotional Police » (réalisé par Lukrecija Vaupšaitė, produit par, directrice artistique, actrice – Audra Vau) a été projeté au Festival du film de Berlin, acquis par la chaîne de télévision Eurochannel, et présenté lors du prestigieux événement Nuit Blanche à Paris.

The man, 2015 © Audra Vau
The man, 2015 © Audra Vau

Audra Vau

The man

2015 - 01'04" - Couleur

VšI Šiuolaikiniai meno projektai / Contemporary Art Projects by Julia Palmeirao Lituanie

 

Le projet vidéo original s’intitulait « The Prisoner » et s’articulait autour du passé humain et de la notion de temps. Dans la vidéo, nous voyons une personne avec des cicatrices et des tatouages qui dissimulent certaines de ces cicatrices, comme si elle essayait d’obscurcir son histoire. L’acte de fumer une cigarette symbolise un autel éternel, faisant allusion au passage du temps.
Par la suite, cette œuvre vidéo a été exposée à côté d’une série de photographies présentant des cicatrices et des tatouages individuels de formes et de tailles différentes, comme s’il s’agissait d’une collection de « papillons ». Le prisonnier, le personnage central de cette vidéo, sa collection de cicatrices et le passage inexorable du temps fusionnent pour créer une essence d’anonymat, symbolisant le parcours unique de chaque personne.
Par essence, nous sommes tous prisonniers – contraints par le temps, le contexte historique et les circonstances économiques, accumulant notre propre collection de « cicatrices » tout au long de notre vie. Nous nous efforçons de ne pas montrer ces cicatrices, mais plutôt de les « camoufler » avec « nos tatouages ». C’est ainsi que cette vidéo a acquis un nouveau titre : « L’homme ».
« L’homme qui apparaît sur l’écran vidéo est une représentation profondément évocatrice d’un individu qui, malgré le démantèlement de sa propre vie, parvient à préserver son humanité essentielle. L’impact de cette vidéo va au-delà de son sujet et réside dans le portrait fascinant qu’elle présente.

Le regard du protagoniste est puissant, perçant et intense. Il commande l’attention, refusant d’être facilement ignoré. Cependant, sous cet extérieur sévère, des nuances subtiles révèlent des aperçus de douceur et de gentillesse, nous rappelant que même dans les circonstances les plus difficiles, l’esprit humain conserve des éléments de compassion et d’empathie.
Alors que « l’homme » confronte le spectateur à son regard pénétrant, parfois presque agressif, son langage corporel offre un contraste saisissant. Il respire le calme et la détente, incarnant une sérénité qui défie la dureté de son environnement. Cette juxtaposition entre son regard et son comportement offre un commentaire poignant sur la complexité de la nature humaine, illustrant le fait que les individus ne peuvent pas être facilement définis par leurs apparences extérieures ou leurs premières impressions.