Vidée de son audience, une salle de théâtre devient l’habitat privilégié de présences passagères. Dans cet écosystème, l’intérieur et l’extérieur, le tangible et le factice, l’animé et l’inerte dansent un collé serré sous le feu d’éclairages changeants. Partant de la suspension du sentiment de réalité, le film exploite les frontières poreuses entre le réel et la fiction en se déployant hors de sa projection. Divers éléments investissent l’espace comme un prolongement du théâtre, devenu ici une entité à part entière. Pris dans cette mise en abyme, spectateurs et identités fictives coexistent.
A propos des artistes
Lucie Audau aime les mots mais se méfie de la réduction qu’ils opèrent. Elle travaille autant que possible à élargir ses libertés actives et contemplatives. Crée temporairement de bancales micro-cosmogonies. Fuit généralement la représentation pour la sensation, ébauche des relations, fait quelques ricochets. Laisse à ses univers, parfois habités, le soin d’interloquer légèrement ses visiteurs.
Inès Panizzi a étudié au Pavillon Bosio, École d’Arts Plastiques de la Ville de Monaco, où elle obtient son DNSEP en 2015. Son travail, qui se décline sous la forme de dessins, de films, de sculptures et d’installations, est marqué par une réflexion sur la scène, le plateau. La position ambigüe de l’acteur, par lequel transite les échanges entre repères internes et externes, réels et fictifs, est un point pivot de sa démarche qui tend à cristalliser des moments où les frontières deviennent poreuses.