Avec l’exposition Teorema au musée Masséna, les montages vidéo de la série Teorema vont être dévoilés pour la première fois. Ces montages tissent un réseau de correspondances entre de courts fragments du film homonyme de Pier Paolo Pasolini (Théorème, 1968) et différentes compositions religieuses de la peinture occidentale. Ils s’inscrivent à ce titre dans le prolongement direct des oeuvres antérieures de l’artiste (Suites hitchcockiennes, Nouvelles suites, States of Grace) qui met en jeu le même genre d’articulation entre peinture et cinéma.
L’ensemble met en relief, par le biais de son processus-même de confrontation entre cinéma et peinture, la nature radicale des approches naturalistes observées par le cinéaste et le peintre. Il impose, par la structuration même de la série, une relecture attentive de Théorème par le filtre de l’ensemble des références convoquées. Mais au-delà de ce processus de redéploiement, il guide plus simplement l’analyse des images utilisées dans une approche scientifique, parfois presque clinique, voire didactique lorsqu’il s’agit d’aborder des questions de composition ou de codes de représentation qui, tout en laissant pareillement place à des effets possible d’émerveillement, d’éblouissement ou de sidération, fait écho à l’esprit des différents modèles sur lesquels elle repose et contribue à mettre notre capacité d’observation en éveil. Tout autant que la construction des images, c’est en effet de notre propre regard et de son possible cheminement dont il est ici question.
A propos de l’artiste
Laurent Fievet (1969) vit et travaille à Paris. Il produit des installations par lesquelles ils confrontent divers types d’images qu’il redéploit dans l’espace et retravaille dans le cadre de montages vidéo. Pour l’artiste, l’espace d’exposition est également le médium.