Espace A VENDRE
2015
Résolu à poursuivre sa vocation de soutien à la scène artistique émergente locale, nationale et internationale, l’association Espace A VENDRE mêle les travaux d’artistes soutenus depuis 2004 avec ceux d’artistes invités.
Résolu à poursuivre sa vocation de soutien à la scène artistique émergente locale, nationale et internationale, l’association Espace A VENDRE mêle les travaux d’artistes soutenus depuis 2004 avec ceux d’artistes invités.
Performance, 4 Décembre 2015, Hôtel WindsoR
Performance qui nous montre comme il est difficile d’imaginer l’univers de Thierry Lagalla sans la musique de lui-même . La collaboration entre le vidéaste et le compositeur a donné naissance à des œuvres vidéos qui, dans un voyage aller-aller à l’ombre des pâquerettes, nous invite à bien voir ce que nous allons voir. La croisée des destins de Thierry Lagalla et de Thierry Lagalla est plus que celle de l’oeil et de l’oreille. C’est le plus trivial mariage de l’art vidéo. Ces noces à la niçoises commencent avec Viva lou Gòbi !. La rencontre fulgurante a eu lieu à Nice, dans la demeure de l’artiste. Dès lors, la musique expirée et mentale de l’un n’a cessé de mettre à jour les images probantes de l’autre. Un vidéaste qui filme de la musique, un compositeur qui joue sur des images : la suite va être encore plus étourdissante.
Thierry Lagalla est né le 23 janvier 1966 à Cannes. Diplômé de l´école de la Brossalhas en 1983, il est transféré d´urgence à Nice où il obtient brillamment, en 1991, son diplôme d´artiste néo folklorique préparé à l´ESRP. Aujourd’hui, il vit et travaille dur à Nice. C´est ainsi que débute le curriculum vitae de Tilo Lagalla.
Dans ses petits films, on le voit, souvent plein cadre, et on l´entend. Il s´exprime en patois niçois, mais pas seulement, car il traduit la langue d´oc en un anglais extraordinairement chantant et coloré. Dans cet univers on peut croiser au détour d´une chansonnette, un Gobi, un pigeon, une tortue, une sardine, une patate, une bite, tous ses éléments du quotidien qui deviennent pour lui les vecteurs d´une démystification. D´abord, celle de tout discours artistiques. Exit le ready made ! Mais aussi, out nos vanités ! Tous nos égocentrismes. Adiou, les pathologies du quotidien ! Lagalla provoque le rire en réduisant l´action et la narration à leur forme la plus simple. Celle que l´on retrouve dans le cinéma muet. Il entraîne le spectateur dans un espace minimaliste qui échappe aux convenus contemporains.
Florence Beaugier 02/06 pour la galerie la Mauvaise Réputation, Bordeaux
vidéo HD, 4'49 min, couleur, son, 2015
C’est une vidéo d’investigations dans un appartement parisien. On s’étonne de ce que seuls quelques indices soient retenus par l’enquêteur dans ce lieu foisonnant. Mais, au fait, savons-nous ce qu’il cherche…? Sans paroles.
Le travail d’Éric Duyckaerts (né à Liège en 1953, vit et travaille en France) articule avec humour les arts plastiques et les savoirs exogènes, tels que les sciences, le droit, la logique mathématique, etc. Il s’est aussi attaché à une exploration des figures de l’analogie et des entrelacs. La vidéo et la conférence- performance lui servent très souvent de médium, mais il n’hésite pas à utiliser tous les médiums plus traditionnels. Éric Duyckaerts a occupé le pavillon belge de la Biennale de Venise en 2007.
Intervention au sein de la foire, vidéos, contrat, 2015
Dans « Recrute mendiant/SDF pour une foire d’art contemporain » (2015), Yao réfléchit sur la circulation des richesses au sein d’un contexte de foire et va à la recherche du seul sujet manquant de la manifestation publique: le mendiant/SDF recruté dans les rues de Marseille et rémunéré par un contrat de travail CDD de trois jours pour l’interprétation de son propre rôle. Comme dans un casting, l’artiste-employeur déplace l’espace de recrutement du bureau à la rue tout en engageant un processus de négociation et de sélection des candidats potentiels selon une liste de critères (conduite appropriée au sein d’un espace privatisé) et de conditions (acquisition du statut de comédien/performeur à travers le CDD), tout en tenant compte de la disponibilité de l’aspirant. En créant le poste du mendiant-employé, l’artiste-employeur nous plonge dans un théâtre du réel tel que chanté dans le prélude de L’Opéra de quat’sous de Brecht : “les mendiants mendient (…)*”, les artistes artistisent, les commissaires comisèrent, les galeristes galèrent, les collectionneurs collectent”.
*Bertolt Brecht, L’Opéra de quat’sous, Édition L’Arche, 1997
Texte par Veronica Valentini
Qingmei Yao est une jeune artiste multidisciplinaire, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la Villa Arson (Nice, 2013). Ses préoccupations tournent autour de la mise en forme d’un questionnement politique, à travers des performances, au moyen de la vidéo, la photographie, et l’écriture. Son art est politique, sociale et de «résistance». Dans la lignée de l’Atelier de recherches et création (ARC LittOral, la Villa Arson) qu’elle suit en 2011, elle recherche une forme à la fois burlesque, poétique et critique, où la performance est prépondérante, d’abord à travers des micro-interventions, puis des actions plus engagées. Elle porte une attention particulière à la manière dont les gestes métaphoriques et symboliques prennent ou perdent leur pouvoir, sont détournés, déplacés, décontextualisés (voir la série Bruce Ling, par exemple). Elle intègre des éléments venant du cinéma, du théâtre et la danse contemporaine : personnage costumé, scenario écrit, mise en scène, décors peints, musique «live»… Particulièrement intéressée par le communisme, à la fois «embarassant» et rejeté par la société capitaliste-consommatrice, elle se glisse dans la peau de personnages idéalistes, obstinés, parodiques mais tristement sérieux.