Leaves Swim (Sea horse as a double screen) apaise autant qu’il nous empreint de doute quant à la nature exacte de ces feuilles qui nagent. Nous sommes entrainés à suivre le lent périple de ce dragon de mer feuillu. La perception se brouille, le doute surgit, l’observation poétique de la nature donne alors l’occasion de mettre à l’épreuve nos choix et nos jugements. Les œuvres de Shimabuku sont des passages qui conduisent vers un monde sans frontières ni gravité, où les poulpes rencontrent les pigeons, où les sirènes qui habitent au fond des mers rejoignent les hommes à la surface. Un monde où chacun a sa place, où la poésie présente dans chaque chose, rend tout possible.
A propos de l’artiste
Né en 1969 à Kobé, Shimabuku inaugure son œuvre par une performance où il se rase le sourcil gauche et prend le métro à Londres. Depuis, il n’a pas cessé de mettre en place des histoires desquelles découlent des observations d’une poésie hors du commun, comme en 2000, où il pêche une pieuvre vivante au nord du Japon avec laquelle il voyage en train puis la rejette à l’eau au sud du pays, après l’avoir amenée visiter le marché au poisson d’Akashi à Tokyo.
L’artiste expérimente les interactions possibles avec le vivant afin de repousser les limites qu’elles soient physiques ou imaginaires. Il met en place des scénarios poétiques, dont il documente à la fois le processus et la réalisation. Performatives, parfois absurdes ou loufoques, ses interventions renouvèlent le regard que l’on porte sur le monde quotidien contemporain qu’il s’attache à mettre souvent sens dessus dessous. Son travail est une invitation au voyage et à la contemplation.