Bouillon et Nedelec se livrent ici et bien malgré eux, à un « face à face ». Dans cette partie qui se jouent entre eux, différentes idées du temps sont données à voir. Les images scandées de Bouillon nous prennent au corps et -comme une musique saturée de basses- nous font prendre conscience de la pulsation de notre pouls, du battement de notre cœur. Avec ses images « flash », Bouillon propose un jeu rétinien de persistance des couleurs. Tribute to Albers rejoue la recherche de l’auteur de Interaction of colors. On ne peut déterminer si les monochromes de Bouillon qui apparaissent dans FreshFluxFilmAnthology sont des pauses, des silences, ou bien s’ils sont des pleins, des architectures, des formes qui objectivent le temps et l’espace. Missing time de Nédelec est un véritable memento mori avec son nombre « fini » de combinaisons. Il faudra 332 années à un regardeur pour les voir toutes défiler. Fort de ce cycle arbitraire, l’artiste fabrique un temps nouveau, d’une tout autre échelle et d’une toute autre nature, un temps qui relève du programme informatique.